Les fruits et légumes moches bientôt commercialisés en grande distribution

undefined 19 mai 2023 undefined 12h50

Nicolas Cogoni

Voilà une nouvelle qui fait plaisir ! Les fruits et les légumes dits "moches", vendus localement et directement par les producteurs aux consommateurs, pourraient être exemptés du respect des normes de commercialisation. Cette mesure a été présentée le 21 avril dernier par la Commission européenne dans le cadre de la révision des normes de commercialisation pour les produits agroalimentaires, visant à adopter un régime alimentaire plus sain, réduire le gaspillage alimentaire et favoriser les circuits courts.

Selon le règlement (UE) n° 1308/2013 du Parlement européen et du Conseil du 17 décembre 2013 portant sur l’organisation commune des marchés dans le secteur des produits agricoles, un fruit ou un légume commercialisé doit être « intact, sain, propre et exempt de parasite ».


Lutter contre la gaspillage alimentaire

Malheureusement, des produits parfaitement comestibles mais jugés un peu moches, abîmés, trop grands, trop petits ou biscornus, sont tout simplement mis de côté. Un kiwi doit par exemple peser 62 g minimum pour être commercialisé, une pomme plus de 90 g, et les défauts de l’épiderme ne peuvent excéder 4 cm de long, rappelle Euractiv.

En Europe, 30% des fruits et légumes n’atterrissent pas dans nos assiettes. Ils partent généralement pour la transformation industrielle, l’alimentation animale ou sont tout simplement jetés à cause de leurs défauts. Rien qu’en France, ce taux atteint les 40%, dont 10% ne sont même pas récoltés, car invendables.


Réduire les effets de l’inflation

L’inflation a été particulièrement haute en 2022 : +5,2% en moyenne selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Un phénomène qui tend cependant à se prolonger, et même à s’accroître, en 2023. Cette mesure anti-gaspi aurait pour avantage de rendre les fruits et légumes plus accessibles à tous. D’après l’IFOP, environ 41% des Français estiment ne pas avoir les moyens de consommer autant de fruits et légumes frais qu’ils le souhaitent...

Or, des produits dits "moches" seraient vendus à des prix bien plus abordables en magasin, entre 30 et 40% moins chers que ceux répondant aux normes. Ainsi, leur valorisation dans leur état "frais" pourrait offrir aux consommateurs « davantage de possibilités d'acheter des fruits et légumes frais à des prix plus abordables et bénéficier aux producteurs actifs dans les circuits courts », précise la Commission européenne dans son communiqué.