Ce que nos pets révèlent sur notre santé

undefined 5 avril 2016 undefined 00h00

Olivia

On en fait tous, sans exception, mais il n’empêche, péter reste tabou. Surtout quand notre prout se fait remarquer par notre entourage à cause de son bruit, ou pire, de son odeur nauséabonde. Au-delà de ces moments gênants, nos flatulences pourraient bien être un révélateur important de notre état de santé.

 

Peu de médecins ont de véritables connaissances sur les petites bulles d’air qui se baladent dans notre intestin. Peter Gibson de l’Université Monash en Australie et son équipe ont pour ambition d’essayer de déterminer ce qu’il se passe dans tout notre intestin, pour en apprendre un peu plus sur nos pets, selon un article de la BBC.

Il est tout d’abord bon de rappeler la définition d'une flatulence pour comprendre exactement de quoi il s'agit. C'est « la production de gaz intestinaux, accumulés dans l'intestin ou l'estomac et provoquant des ballonnements, qui peuvent être expulsés hors du corps de façon volontaire ou involontaire par l'anus ou la bouche ».

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Notre façon de digérer dépend des interactions subtiles entre nos gènes, notre régime alimentaire, notre métabolisme et la myriade de micro-organismes qui habitent notre corps. Un changement notable dans ce qui constitue nos pets peut ainsi être révélateur de maladies graves qui peuvent affecter une des phases de notre processus de digestion.

Mais on n’en sait que très peu sur le sujet. A cette fin, Gibson et son équipe sont entrain d’élaborer un capteur qui passerait dans notre intestin et qui mesurerait nos gaz à chaque stade de la digestion.

Malgré le peu d’infos, voici quelques données non négligeables sur nos pets :

Une production excessive d’hydrogène et de méthane voudrait dire qu’il y a peut-être un problème avec la façon dont notre intestin absorbe les glucides notamment, conduisant ainsi à une fermentation d’amidon et de sucres dans notre intestin.

FARTING© Huffington Post

Si tu es une personne avec des troubles fonctionnels intestinaux (c’est-à-dire avec "le syndrome du colon irritable"), la production excessive de méthane pourrait interrompre ton transit intestinal et donc te constiper. Malheureusement, on ne sait pas exactement d’où vient ce méthane. « Le dogme est qu’il est produit dans les parties inférieures de notre gros intestin, mais on ne sait pas vraiment », dit Gibson.

Quant aux pets qui ont l’odeur d’œuf pourri (ah ces chenapans !), ce serait le sulfure d’hydrogène qui leur donnerait cette odeur. Mis à part l’inconfort que cela provoque dans les espaces clos pour toi et ton entourage, avoir ces hauts niveaux de gaz de façon chronique peut être un signe d’une dégradation de la paroi intestinale, de maladie intestinale inflammatoire ou même de cancer du colon.

Pour en savoir plus sur nos flatulences, trace (tu l'as ?) en page 2 © cover : Jezebel

Pour le moment, les techniques courantes qu’on utilise pour mesurer nos flatulences sont plutôt indirectes. L’option la plus populaire jusqu’à maintenant a été de faire des tests d’haleine. En effet, comme certains gaz seront absorbés dans notre sang et libérés dans nos poumons, il est possible de trouver des traces de nos pets dans l'air qui sort de notre bouche. Seul hic, cette technique ne dit pas d’où notre pet provient. Et dans tous les cas, le résultat peut être biaisé par d'autres odeurs, comme celles provoquées par les bactéries entre nos dents.

Une autre option est de fermenter des échantillons de matières fécales - les gaz produits devraient ressembler à nos flatulences -, mais cela ne nous révèle toujours pas les problèmes qui se trouvent dans les premières étapes de la digestion.

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L’équipe de Gibson pense avoir trouvé la solution en élaborant un tout petit capteur qui peut être avalé comme un médicament. Une fois que ce capteur aura prouvé son efficacité, l’idée est de créer un catalogue répertoriant les gaz associés à certaines maladies et à certains modes de vie. Il serait donc possible de voir les effets directs des différents traitements opérés sur certaines de ces maladies associées.

On pense que le méthane est lié à la constipation. Du coup, Gibson espère comprendre d’où vient ce gaz naturel et quand il est produit. « Ce qu’il faudrait, c’est quelque chose qui réduise la méthanogénèse - un simple changement de régime alimentaire ou une drogue qui remédie à la constipation, ce qui est un problème majeur dans le monde entier », a t-il déclaré. « Mais on ne peut pas savoir jusqu’au moment où on le mesure ».

Espérons qu'il trouve la solution pour remédier à ce mal nauséabond !