Selon cette étude, Paris est la première ville d’Europe où l’on risque de mourir de chaud

undefined 14 mai 2023 undefined 17h50

Flora Gendrault

Cette étude, publiée dans The Lancet Planetary Health, fait froid dans le dos : sur la période 2000-2019, les chercheur·se·s ont évalué la surmortalité induite par des températures extrêmes, chaudes comme froides (en somme, au-dessus de nos températures de confort en tant qu’êtres humains). Les analyses se sont centrées sur 845 villes de 30 pays européens : voici les résultats.


Paris et Londres en ligne de mire 

Ils démontrent que le chaud tue 20 173 personnes par an : à Paris, le risque de mourir de chaud est multiplié par 1,6 par rapport à nos températures de confort. Pierre Masselot, l’un des chercheurs, explique que cela est dû à « l’exposition de la ville à l'effet d'îlot de chaleur urbain (ICU), qui provoque une forte élévation de la température en été ». 

L’extrême opposé a également été analysé : 203 620 personnes meurent de froid chaque année. Londres arrive en tête de la mortalité due au froid, avec un risque multiplié par 2, cette fois à cause de la vulnérabilité des populations les plus modestes, logeant dans des habitats moins bien isolés et chauffés

Il est important de noter que dans les prochaines années, à cause du réchauffement climatique, le chaud devrait tuer plus que le froid. Les chercheurs s’attendent à une sorte d’habituation physiologique aux canicules : concrètement, nos corps devraient s'adapter et supporter de plus en plus la chaleur au fil des années. 


Des solutions existent déjà, sous forme de recommandations

Pas de panique : même si les efforts de la France pour lutter contre le dérèglement climatique demeurent insuffisants, les élus du Conseil de Paris ont d’ores et déjà pris les choses en main. Comme le relate Le Monde, avec la mission d’information et d’évaluation (MIE) intitulée "Paris à 50°C", 85 recommandations ont été formulées pour que la capitale reste habitable à long terme.

Parmi celles-ci, on compte la végétalisation des rues, l’éclaircissement des toits, la fin de certains festivals l’été ou encore un véritable « big bang de la rénovation thermique du bâti ». Certaines sont déjà prises en compte dans le projet du nouveau règlement d’urbanisme, d’autres demandent des moyens colossaux (autant financiers que matériels, humains et démocratiques) à la hauteur de l’urgence à laquelle la ville fait face. Fera ou fera pas, en tout cas, cette étude existe et devrait connaître une large visibilité pour alerter sur les risques réels et proches auxquels fait face notre belle capitale.