Météo : Quel est ce "syndrome du référentiel glissant" dont vous êtes probablement victime ?

undefined 17 mai 2023 undefined 13h00

Nicolas Cogoni

Un printemps pourri vous dites ? Eh bien non ! Désolé de vous contredire, mais les températures ont été totalement normales pour la saison. Alors que beaucoup d’entre vous estiment que le mois qui vient de se terminer a été particulièrement pluvieux et froid, la réalité est tout autre. Mais alors, pourquoi cette mauvaise impression ?


Un mois d’avril « tout à fait dans les normes »

Comme en 2022, avril 2023 se termine avec une température moyenne d’environ 11,8°C, soit 0,1°C au-dessus des normales de saison relevées entre 1991 et 2020, indique Météo France. À savoir également que depuis février 2022, « cela fait 15 mois que les températures moyennes mensuelles ne sont pas descendues en dessous de la normale », ajoute l’organisme.

Côté précipitations, c’est le même constat. La pluviométrie de ce mois d’avril a été jugée « normale », même si l’Hexagone a connu quelques disparités régionales. Certains départements, notamment dans la moitié nord du pays, se sont pris de bonnes draches. En revanche, les pluies ont manqué sur la moitié sud, particulièrement sur le pourtour méditerranéen. Alors oui, tout est normal, mais pourquoi sommes-nous si nombreux à penser le contraire ? 


Une amnésie environnementale

Si vous avez toujours la sensation d’avoir passé un mois d’avril frais et maussade, c'est normal, et ça s'explique. Ces dernières années ont été marquées par des printemps particulièrement chauds, comme en 2020 ou 2018, ou plus loin en 2011 et 2007, selon les chiffres de Météo-France. En fait, nous nous sommes tout simplement acclimatés, au fil des générations, à la dégradation de l'environnement. Ce phénomène porte un nom, c'est le fameux "syndrome du référentiel glissant", un terme apparu en 1995 et théorisé par le biologiste marin Daniel Pauly, affirme Reporterre.

Malheureusement, sous l'effet du réchauffement climatique provoqué par notre consommation de pétrole, de charbon et de gaz, les périodes de chaleur sont de plus en plus fréquentes et intenses depuis les années 2000. « Nous nous habituons à cette chaleur qui devient notre quotidien et notre référentiel froid disparaît au profit d'un référentiel plus chaud. C'est ce qui fait que nous avons l'impression d'avoir un temps plus frais alors que ce n'est pas le cas », a expliqué le climatologue Matthieu Sorel à Franceinfo.


© Ed Hawkins 

Voilà, vous savez tout ! (ou presque).