Tendance : louer son potager sur les toits des villes !

undefined 13 décembre 2019 undefined 13h45

La Rédac'

Un petit air de campagne en pleine ville, ça vous tente ? Ça tombe bien, c'est la promesse du projet Peas & Love qui vient d'inaugurer sa toute première ferme urbaine parisienne en mai dernier. Mais l’initiative n’est pas isolée, partout en France, les villes se remplissent de verdure. L’année 2018 est l'année de la végétalisation des toits urbains !


Végétaliser les toits. Si l’idée semble être récente, la technique est loin d’être nouvelle puisqu’elle était déjà mise en application au Néolithique, il y a plus de 10 000 ans. Et on comprend vite pourquoi. Un toit rempli de verdure a des bienfaits prouvés sur l’air puisqu’il permet la production d’oxygène et l’absorption du CO2, et qu’il filtre la poussière et la saleté de l’air. C’est aussi esthétiquement beau, en plus de préserver la biodiversité puisque des insectes et oiseaux peuvent y trouver un abri. La bonne nouvelle, c’est que les toits peuvent représenter jusqu’à 32
% des surfaces horizontales des villes*. Alors, qu’est-ce qu’on attend ?

À l’heure des circuits courts, quoi de mieux que de faire pousser ses propres légumes sur son toit ? En France, la tendance voit le jour à Paris le 15 novembre 2011, quand la ville adopte le plan biodiversité. À l'époque, un de ses objectifs est de créer 7 hectares de toits végétalisés avant 2020. Et le message est entendu : depuis cette annonce, l’association Veni Verdi participe à la végétalisation des toits des écoles parisiennes en y installant des potagers. En 2016, le toit du Bon Marché accueille un jardin partagé mis en place par l’entreprise Topager. Et aujourd’hui, c’est la société Peas & Love qui fait parler d’elle, toujours dans la capitale, en proposant aux habitants de louer des parcelles d’un potager partagé sur un toit parisien.

« Cela fait plusieurs années que je me passionne pour la culture urbaine et les bénéfices qu'elle apporte aux villes. Partant de là, j'ai eu l'envie de rendre la vie plus verte, plus humaine en donnant accès aux citadins à une alimentation de qualité qui soit locale, bio et de saison, ainsi qu'une expérience de reconnexion avec la nature et de lien social », nous explique Jean-Patrick Scheepers, fondateur du projet. Moyennant un abonnement de 38€ par mois, chaque "Urban Farmer" dispose ainsi d'une parcelle de potager sur laquelle il peut cultiver fruits, légumes et herbes aromatiques. S'il possède son propre bout de terre, il a également accès aux récoltes des parcelles partagées, qui représentent quand même 15% de la ferme. À la fin de l'année, on compte près de 30 kilos de production par parcelle

Avec une capacité de 71 emplacements de plantation, les variétés plantées sont votées chaque été par la communauté. Et le choix est plutôt impressionnant ! Des légumes feuilles à n'en plus finir, tous les aromatiques possibles et imaginables mais aussi des variétés plus rares que l'on n'a pas – ou peu – l'habitude de voir comme la tétragone cornue, la pimprenelle, la plante huître, le mizuna ou encore la coriandre vietnamienne. Et parce que l'expérience se veut aussi sociale et pédagogique, de nombreux ateliers (yoga, cours de cuisine...) sont proposés tout au long de l'année, à tester avec la communauté.

D’autres projets de la même trempe verront le jour cette année. Le toit des nouvelles Galeries Lafayette des Champs-Élysées, par exemple, sera aménagé d’un jardin de 750 m2 comportant un potager, des aromates et des plants de fleurs.

Si le concept est bien présent dans la capitale, pour améliorer son air toujours plus pollué, il n’est pas en reste dans d’autres grandes villes de France. À Grenoble par exemple, l'association Cultivons nos toits cultive, depuis l’année dernière, une tonne de légumes par an sur le toit du centre culturel de la Casemate. Dans l’Ouest de la France, à Nantes, le Groupe scolaire Aimé Césaire, qui a vu le jour en 2013, comprend 2500 m2 de toiture végétalisée utilisée pour des activités pédagogiques. Enfin, à Toulouse, les deux maraîchers Alexandre Belin et Cédric Jules, à l’origine du programme Macadam Gardens, font fleurir depuis maintenant deux ans les toits de la ville rose, qu'ils soient ceux d'une gare, d'une station de métro ou d'un immeuble habité. « Le syndic de mon immeuble a fait appel à une société pour verdir le toit et l’inscription se fait à l’année pour ceux qui veulent en profiter », nous explique Marion, étudiante toulousaine. « C’est vraiment super, j’adore pouvoir jardiner alors que j’habite en centre-ville. Je trouve que le prix de l'abonnement vaut le coup, car il n'y a pas que le fait de manger ses propres légumes qui entre en compte, mais aussi le plaisir de s'adonner à un hobby. »

Convaincus ? S’il n’existe pas de potager partagé dans votre ville, prenez l’initiative d'en créer un ! Certaines sociétés privées comme Ecovegetal proposent des devis pour l’installation de potagers sur les toits. Pour le plaisir de jardiner en hauteur entre voisins. Bref, du vert, de l'amour et du partage, ce ne serait pas la recette du bonheur finalement ?


*Source : Etude Bio One

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